Les observations astronomiques
pouvaient-elles être réalisées en tout lieu ?
Extrait de l’étude de D. Lavalette
Les levers et couchers solsticiaux ne pouvaient être déterminés que par l’observation visuelle directe du soleil sur un ciel bien dégagé.
Et,
La détermination des 4 points cardinaux (détermination simultanée du méridien et de l’équinoxiale) pouvait s’effectuer lorsque le soleil était haut dans le ciel.
Cette remarque élimine une difficulté entrevue au cours de l’étude sur le terrain, réalisée en Bretagne […] où des sépultures se trouvent dans des creux de vallées d’où l’horizon est invisible.
Les autres directions canoniques ne […] ne réclamaient pour tout matériel qu’un gnomon et un cordeau à la portée des bâtisseurs des sépultures mégalithiques.
Les faits parlent d’eux-mêmes, ils orientaient leurs sépultures aussi soigneusement qu’ils le pouvaient.
Il n’y a finalement rien de bien extraordinaire dans le fait que l’astronomie néolithique ait été essentiellement solaire. On peut en énumérer bien des raisons :
- La symbolique intuitive et universelle de l’alternance jour/nuit mise en rapport avec celle de la vie et de la mort ;
- La grande régularité du mouvement, sa périodicité d’un an assez rapide pour permettre la répétition de nombreuses observations et leur transmission d’une génération à l’autre ;
- La relative facilité des observations de l’ombre solaire.
Explorées avec méthode, celles-ci pouvaient suffire […] à établir un système de directions canoniques indépendant de la latitude.
Toute tentative de reconstituer des pratiques (dont aucun témoignage ne nous est parvenu que le constat statistique brut des directions de fondation de sépultures datant de plusieurs millénaires) est assurément une gageure.
Les hypothèses avancées dans ce travail ont découlé des contraintes révélées par les mesures de terrain.
En premier lieu joue la certitude que seul le recours à l’observation de l’ombre solaire est à même d’expliquer que les Néolithiques aient été capables de tracer le méridien et l’équinoxiale.
On s’est ensuite demandé si les bâtisseurs pouvaient également maîtriser d’autres pratiques simples de gnomonique. Cette conjecture conduit à une explication possible qui rendrait compte du système de directions canoniques des sépultures et surtout de son invariance avec la latitude. Ces directions se retrouvent dans les constructions gnomoniques et géométriques si simples qu’on peut en créditer les néolithiques.
L’observation des phénomènes naturels était sans doute une occupation. La seule observation de l’astre solaire a pu revêtir des significations symboliques qui nous échappent.
Lors de la fondation d’une nouvelle sépulture il fallait un critère de choix pour décider suivant quelle direction elle devait être construite.
La question reste ici évidemment sans réponse car si nous entrevoyons peut-être maintenant le « comment » des choses, leur « pourquoi » n’a pas laissé sa trace dans les pierres.
Pour consulter, en ligne, la totalité de cette étude de Daniel Lavalette,
cliquez sur ce logo « Directions astronomiques canoniques des sépultures mégalithiques de Bretagne et de l’Europe atlantique » étude publiée par le Bulletin de la Société préhistorique française – 2009 –