Voici un aperçu de la jolie petite allée qui dessert quelques maison du côté de l’église paroissiale. Elle porte bien son nom tant elle offre au promeneur une débauche de fleurs !
Un temps, elle s’est bien appelée “Allée du Trou Fleuri” probable traduction littérale du nom breton qu’elle a pu porter autrefois.
Mais, voici plusieurs années, la lecture de sa belle plaque de faïence a choqué une dame fort “bien pensante”…
C’est à la suite de l’évocation de ce nom que l’allée a dû se faire rebaptiser en une appellation plus convenable !
L’Ankouest l’ouvrier de la mort en Basse-Bretagne*.
Ce personnage fait partie de la tradition orale et des contes.
A l’origine, il semblerait qu’il n’ait eu, pour tout outil, qu’un maillet mais il est affublé, depuis, d’une faux et parfois d’une pique ou d’une bêche…
Il est encore évoqué dans le Trégor… Ci-après, le film de l’ émouvanttémoignage d’une trégorroise l’atteste (publié sur le site de l’INA)
Pour visionner cette vidéo, veuillez cliquer sur la flèche blanche en son milieu.
Son nom pourrait être le pluriel du mot breton “Ankenn” (Le chagrin, l’angoisse) d’après Dom Le Pelletier (1752)
Il se promène en charrette (Karriguel an Ankou).
**Breizh Izel Bro en vert clair sur la carte
… la conscience populaire est naturellement orientée vers les choses de l’au-delà. Les vivants sont mêlés aux morts, au peuple immense des âmes en peine, qu’on appelle l’anaon. Et la mort elle-même, personnifiée dans l’Ankou, circule sans cesse parmi les vivants, grave et familière. On rencontre l’Ankou à chaque détour de la route, où il observe et guette les passants ; on le retrouve à chaque coin de la maison.
Sa voix est triste et douce à la fois “qui caresse notre âme et cependant l’effraie”.
Monsieur Le Braz a trouvé les mots qu’il fallait pour exprimer la mélancolie et le mystère des conceptions bretonnes de l’au-delà…
(La présentation de l’Église Saint Marc, de l’île-Grande est associée à un article sur l’Ankou dont la statue y figure en bonne place ! Pour consulter cet article, il suffit de cliquer sur le mot en vert qui se retrouve également plus bas dans le texte ci-dessous)
L’église sous la neige en 1991 !
Après la destruction, par la foudre, de la jolie chapelle Saint-Sauveur, l ‘abbé Gouronnec, recteur de Pleumeur-Bodou, prend la décision de faire construire un nouveau lieu de culte à l’île-grande (sous le patronage de Saint Sauveur). Ce projet peut voir le jour grâce à de généreux bienfaiteurs comme l’atteste le cahier de paroisse.
La bénédiction de la construction a lieu (le 26 juin 1910) un an après la pose de la première pierre. Ce n’est que 14 ans après, en 1924, que l’édifice devient “église paroissiale” et est placée sous la protection de Saint Marc.
Voici ce qu’en disent René Couffon et Alfred Le Bars dans le livre “Diocèse de Quimper et de Léon, nouveau répertoire des églises et des chapelles” paru en 1959.
“Elle comprend une nef avec bas côtés de cinq travées, terminée par un chœur semi-circulaire. Clocher-mur sur le côté.
L’église actuelle a remplacé une chapelle jadis dans l’Ile Avalon et reconstruite à l’Ile Grande.
La bénédictionde la première pierre eut lieu le 6 juin 1909 et celle de l’église le 26 juin 1910. Les plans ont été dressés par M. Genest, avec la collaboration de MM. Lageat et Watelet (Directeurs de carrières).
Cliquez sur la flèche blanche ci- dessous et vous entendrez l’Angélus aux cloches de l’église…
Trois statues anciennes se trouvaient dans la Chapelle Saint Sauveur : Saint Sauveur, Saint Marc, et Pieta;
Patron de l’île-Grande
Pieta du XVIème
Le Christ en Croix (au-dessus de l’autel) vient de la Chapelle Notre Dame de Beauport. Yann Nicolas l’a restauré ; c’est à lui également que l’on doit la statue de Sainte Anne.
Les socles des statues :
Le bourreau et l’ange de gloire sont sont des reproductions de socles de statues du porche de la Chapelle Notre Dame de La Clarté (Perros-Guirec),
Les socles de la Pieta et de Sainte Anne sont des reproductions de socles du XVIème.
Toiledominant les fonds baptismaux et représentant la Madone, par Osterlind ; elle est dédiée à Notre Dame des Flots. La Vierge représente le visage de l’épouse du peintre. Les trois autres personnages sont inspirés des visages de trois de ses voisins de Penvern.
Quelques autres statues ornent ses murs de granit :
Vierge à la mouette blessée
(F. PAYRAYD, Saint Pol de Léon)
(Des ex-votos et un tableau des portraits des enfants de l’île-Grande morts pour la patrie renvoient aux dangers de ce bas-monde
Le bateau porte le nom de Saint Marc
Break Goëlette de 1850
ALLAIN François
BLONSARD Noël
BRIAND François
CADIOU François
GEFFROY Yves
HAMON Alexandre
HAMON Nicolas
KERANFLECH Yves
LE BIVIC Yves
LE FLEM Pierre
LE LOËT Louis
NEDELEC Louis
PERRON Joseph
PERRON Yves
QUILIN Joseph
RIOU Eugène
TURMEL Guillaume
VELO Hyacinthe
Dans l’église cohabitent les statues des Saints et la représentation d’une ancienne croyance : La statue de l’Ankou !
Celle-ci est l’allégorie de l’ouvrier de la mort (celui qui vient pour servir la mort “oberour ar maro”). Cet Ankou a été sculpté par Yann NICOLAS (c’est l’Ankou de l’église de Ploumilliau qui lui a servi de modèle).
Chaque détail de cette église évoque la Bretagne et le bord de mer.
Le granit, sa pierre de construction, lui donne un côté austère qui révèle le pénible travail des carriers.
De très belles plaques de céramique indiquent, depuis de nombreuses années, les noms des rues de l’île. Deux d’entre elles hélas sont des plaques classiques, sans charme, et c’est bien regrettable !
Nous devons les jolies plaques à la Poterie de Trébeurden (Poterie de Leiz Leino) et à un atelier de Lannion (du Prion-Dupuis).
Plaques de rues
En quelques mots
Allée Fleurie
Situation : Entre la Rue des Îles et le Parking (riverains uniquement)
Une Gwerz(chant breton qui raconte une histoire) a servi de point de départ à un article tiré d’un journal de la région de Lannion.
Il est très rare aujourd’hui que nous ayons la chance d’entendre les Gwerz telles qu’elles étaient chantées autrefois.
Heureusement,la Gwerz qui relate ce naufrage (pour l’écouter, cliquez sur le lien surligné en jaune) est parvenue jusqu’à nous, interprétée par Hélène, une dame qui l’entendait dans sa jeunesse.
(il faut cliquer sur l’article ci-dessous pour qu’il soit plus aisément lisible)
Décès de 15 goémoniers de Pleumeur-Bodou
L’énumération des victimes du naufrage, publiée par le journal, a permis de retrouver les actes de décès dans les registres de l’état civilde Pleumeur-Bodou, sur le site des archives des Côtes d’Armor.
Le naufragea eu lieu le samedi 17 février 1844 et les actes de décès enregistrés plusieurs jours après…
On peut imaginer que la recherche des corps a été compliquée. D’ailleurs, voici ce qu’a écrit (en 1924) Charles Le Goffic dans “L’ Âme bretonne” :
A Trébeurden, si quelque naufrage a lieu, les amis et les parents cherchent les cadavres. Si on ne les trouve pas dans la journée, on les cherche la nuit. Dans le bateau, un cierge est allumé et, selon la croyance, là où il s’éteint se trouve le cadavre.
Il faut aussi tenir compte de ce que précise le journal et que la tradition orale a conservé :
L’un des survivants, affolé par le drame dont il avait été le témoin et n’osant en parler autour de lui car il savait qu’il aurait jeté le désarroi dans maintes familles, se rendit dans une ferme… jouer aux cartes.
Bateau “goémonier”et nombreux hommes et femmes à bord
photo du site "Histoire maritime de Bretagne-nord"
Pour visionner les actes de décès, cliquez sur le nom du naufragé (lien qui mène au registre d’état civil de Pleumeur, conservé aux archives 22).