Tous les articles par Kristin Enez

Le phare des Triagoz

Au sortir de la guerre de Crimée, la France veut créer des lignes régulières de paquebots à vapeur.

Il est urgent de baliser les chenaux d’accès.

C’est le décret impérial du 12 mai 1860 (sous Napoléon III) qui fixe la construction de plusieurs phares sur le littoral français dont celui qui doit signaler la route entre Perros-Guirec et la baie de Morlaix.

Entre 1861 et 1864, une tour de 29 mètres de haut est érigée sur un îlot du plateau des Triagoz* (l’îlot de Gwen Braz) cerné par des roches sur lesquelles la houle brise presque en permanence.

* A 4,6 mille dans le N.W. de l’Ile Grande – Le plateau des Triagoz s’étend sur 2,1 mille du S.W. au N.E

Coordonnées géographiques :
48°52,285 N – 03°38,797 W (WGS 84)

Sa construction est dirigée

par les ingénieurs

Dujardin et Pelau.

Le rocher est arasé afin de construire un abri pour les ouvriers.

Deux palans servent à débarquer le matériel et les pierres de taille (granit).

La tour carrée est construite sur une base rocheuse qui s’élève à 8 mètres au-dessus des hautes mers.

Gravure (source : Gallica-Bibliothèque numérique de la Bibliothèque nationale de France – ” Procédés et matériaux de construction…. Outillage et organisation des chantiers / A. Debauve,…” page 118)

C’est un édifice en granit (de Ploumanac’h et lîle Grande)

de 8 mètres de côté extérieur sur 20 mètres de haut

L’atelier de taillage se situe à terre (à 21 km du chantier) et le transport se fait par gabare à voile.

Les pièces du phare sont un vestibule et des salles voûtées, aménagées en chambres pour les deux gardiens et l’ingénieur.

Une saillie en demi-cercle contient l’escalier.

L’échauguette (qui a servi de cuisine) lui fait face. Un magasin de lampes et huile se situe au dernier étage.

 

Historique

 

1864 (15 novembre) – Allumage du feu fixe blanc varié par des éclats alternativement blancs et rouges toutes les 30 secondes. Cloche de brume. Combustible : huile végétale

1867 Le phare est présenté à l’Exposition Universelle de Paris
1875 – Combustible : huile minérale
1885 (1er janvier) – Modification du feu, secteur rouge.
1904 (octobre) – renforcement du feu, incandescence par le pétrole
1924 – nouvel appareil plus puissant ; feu blanc à 2 occultations 8 secondes focale 0,92 m à 1 secteur rouge.
1948 – feu à 2 occultations toutes les 6 secondes, secteurs blanc et rouge, focale 0,70 m
1981 (juillet) – Électrification –
1984 (avril) – Automatisationfin du gardiennage
1985 – Le feu est automatisé par aérogénérateur installé sur une nouvelle lanterne.

Le phare a perdu sa lanterne lors de l’installation de l’aérogénérateur.

 

 

L’Ancienne lanterne, avec son optique, est exposée à la subdivision des phares et balises de Lézardrieux.

 

La nouvelle lanterne

Propriété de l’état, l’état général ne cesse malheureusement de se dégrader…

Un Noël à Enez Veur

Ce jour-là, Jobig a eu beaucoup de mal à porter lénorme bûche jusqu’à la petite crèche près de la porte de la maison ; son voisin est d’ailleurs venu l’aider.

Soizic a insisté pour qu’il le fasse avant ce soir car le ciel s’est assombri, le vent d’est a apporté un tas de feuilles dans la cour. Sûr que demain la neige arrive

Aujourd’hui le vent glacial souffle et les flocons ne pas tardent pas à recouvrir de blanc la vieille terre de l’île-Grande.

Après avoir accompli les tâches journalières, chacun a regagné sa maison sans tarder.

Ce soir, 24 décembre, la famille s’est réunie autour de la cheminée en attendant de se rendre à la messe de minuit.

Jobig, le père de famille a mis dans l’âtre la belle bûche

(il l’avait, auparavant, aspergée d’eau bénite et de sel).

Il a soigneusement choisi un bois dur dont la combustion lente doit chauffer la maison pour la veillée de Noël et, si possible, pour d’autres nuits de Noël.

Tad Coz n’est jamais le dernier à prendre la parole dans les veillées : assis près du feu, en appui sur son pen baz, il prend un air mystérieux et dit que “la nuit de Noël, il se passe des choses bizarres”…

Ifig, le vieux voisin ne voulant pas être en reste, s’empresse d’ajouter

“Selon le proverbe…

Noz ann Nédelec na gousk ken, La nuit de Noël, aucun animal ne dort

Met ann tousec ha mab ann den excepté le crapaud et l’homme

« Qu’est-ce qu’ils font alors ? » demande le jeune Yann

“Ils parlent breton entre eux, comme nous.”

S’il s’agit d’un de nos animaux domestiques, ils se racontent le travail qu’ils font pour leur maître et surtout s’ils sont bien ou mal traités.

Les animaux sauvages expliquent comment ils trouvent leur nourriture. Ce soir-là, ils ne craignent pas d’être mangés par les plus forts ou les plus malins : les souris côtoient les chats, les poules croisent les renards, les loups sympathisent avec les chevreuils !

 Ils décrivent leur écurie, leur étable, leur nid ou leur tanière, annoncent la naissance d’un enfant, racontent leurs déplacements, leurs découvertes, leurs joies et leurs peines. »

Il est maintenant temps de se préparer et surtout de se couvrir pour se rendre à la messe de minuit.

La messe de minuit

La nuit, dans le blizzard et la neige, la famille rejoint à pied les paroissiens qui, à la lueur des torches espèrent éclairer leurs pas. Ils viennent de Crech A Loet, Louarn, Kerjagu, Kervolant, Le Poullou, Le Dour linn, Crec’h Kervegan, Rucornic, Enezigou, Kermein à travers chemins et lande

Les cantiques en breton leur donnent l’entrain nécessaire pour se rendre à la Chapelle Saint Sauveur célébrer la naissance de Jésus.

Quelques fidèles espèrent secrètement repérer par-ci, par-là une chandelle qui s’allumerait pour indiquer la présence d’un trésor

Ils n’oublient pas non plus que les anciens leur ont assuré que

chaque menhir et dolmen se déplace

quand sonnent les cloches de la messe de minuit.

Avec, un peu de chance, ils en apercevraient à la fontaine de la Chapelle…

mais ils n’auraient pas le temps de profiter de leur absence pour s’emparer du trésor enterré là où ils sont habituellement plantés…

Nul ne craint les esprits maléfiques nocturnes car ni les korrigans malicieux ni l’horrible Ankou ne peuvent nuire la nuit de Noël.

Dans le purgatoire, le feu s’éteint et les âmes des défunts en répit éprouvent, cette nuit-là, un grand soulagement.

La vieille chapelle St Sauveur se remplit peu à peu. Dès le porche d’entrée franchi, chacun se signe avec l’eau du vieux bénitier en granit et, à la lueur des cierges, rejoint sa place devant la chaise prie-Dieu paillée.

An Aotrou Person, vêtu de sa chasuble blanche brodée, invite, en breton, les fidèles à se lever. Les paroissiens se lèvent en signe de respect, missel en main. La messe va commencer.

Pendant toute la cérémonie, les fidèles ont prié et avec ferveur et repris en chœur les « kantikoù Nedeleg » (cantiques de Noël) dont « Ni hoc’h ador, Mabig Jésuz » (Nous vous adorons, petit Enfant Jésus) ou « Péh trouz’ zou ar en douar » (Quel est ce bruit sur la terre ?)

À minuit, les cloches ont sonné à toute volée et le recteur a entonné « An noz tenval » en portant solennellement l’enfant jésus jusqu’à la crèche confectionnée, près de l’autel, par quelques fidèles.  Les paroissiens ont accompagné le prêtre de leur plus belle voix.

Après que le curé ait béni l’assistance et prononcé la fin de la cérémonie les paroissiens ont déposé avec déférence leurs modestes offrandes devant la crèche (un gâteau, un peu d’argent, un peu de beurre…)

“An Noz Santel”

La messe terminée, chacun presse le pas pour se rendre dans les chaumières où a lieu la veillée de Noël pour prolonger « An Noz Santel » (la Nuit Sainte).

La bûche a eu le temps de réchauffer la maison.

Soizic sert à ses convives une soupe au pain et un kig ha farz ; les enfants, plus empressés que jamais, se précipitent vers leurs sabots pour y trouver tantôt une belle pomme ou une orange, tantôt un petit jésus en sucre ou pour les plus chanceux, un sucre d’orge.

Les conversations reprennent de plus belle…

Mamm goz, dit Soizic, racontait que, quand elle était enfant, Gireg, le garçon de ferme ne croyait pas à ces histoires. Il dit aux femmes qu’elles n’étaient que des peureuses et des mauvaises langues.

 Avant minuit, il partit se cacher dans le grenier à foin, au-dessus de l’étable.

Aux douze coups de minuit, « pen called » l’âne gris se mit à parler au bœuf et aux deux vaches « Mes amis, le petit jésus est né et c’est nous qui le réchauffons dans la paille de la pauvre crèche » puis il ajouta « le froid a rendu notre travail bien plus pénible et l’herbe s’est faite rare dans le pré. Je n’ai pas envie de sortir de l’étable mais pourtant il faudra bien car demain l’Ankou passera chercher Gireg Ar Moal ; c’est nous qui devrons l’emmener à sa dernière demeure jusqu’au cimetière de Saint Sauveur.

 En entendant cela, Gireg revint, terrorisé, expliquer à Fanch, le fils du voisin ce qu’il venait d’entendre et partit aussitôt se coucher.

Fanch était chargé de garder la maison pendant la messe de minuit. Mais il avait été tellement effrayé par l’histoire de Gireg qu’il voulait boire un coup. Son cousin l’accompagna jusqu’à la Fontaine Saint Sauveur car il lui avait affirmé qu’au moment de l’élévation de l’hostie, l’eau se changerait en un vin délicieux. Ils burent tous les deux de grandes gorgées jusqu’à ce que les cloches de la Chapelle s’arrêtent de sonner… Le vin redevint de l’eau !

En rentrant à la ferme de Crech Al Lannig, ils entendirent au loin les cloches des villes englouties.

Un jour après Noël, aux alentours de cinq heures du matin, on entendit grincer la charrette de l’Ankou du côté de chez Gireg…

 

Le jour se lève, c’est la fin de la nuit de Noël. Certains des invités décident de retourner à la « messe de l’aube » quand d’autres rejoignent leur maison.

Jobic et sa femme prennent soin d’éteindre la belle bûche. Elle servira à Noël prochain.

En fin de matinée, Soizic met les cendres de la bûche de Noël dans le petit sac en lin qu’elle a cousu ; elle l’accroche dans la pièce jusqu’au Noël suivant pour protéger la maison de la foudre, des incendies et des serpents ; les cendres ont aussi des vertus médicinales et purifient l’eau du puits.

Et la vie reprend son cours…

Les pierres retournées

Souvenirs d’un petit parisien tombé sous le charme d’Enez Veur …

et qui ne s’en est jamais remis (1952 à nos jours)

Pour lire plus aisément cet écrit -plein de délicatesse et d’émotion- qui ravivera, chez nombre d’entre nous personnages, évènements, lieux …

cliquez sur le coin du cadre qui s’affiche  ci-dessous

(le texte s’affichera dans un nouvel onglet)

Télécharger (PDF, 1.28Mo)

Souvenirs de D. Lavalette (2018)

Sédentarisation des hommes du néolithique

C’est au néolithique (début vers – 8000 ou – 4000 selon les régions) que l’Homme commence à domestiquer plantes et animaux : Devenu cultivateur et éleveur, l’Homme se sédentarise.

À proximité du village, il construit des monuments pour recueillir ses morts qui, désormais, cohabitent avec les vivants : apparition d’une mythologie, voire d’une proto-religion, liée à un culte des ancêtres ?

source : Musée de la Préhistoire des gorges du Verdon

Pour ses constructions, il ne disposait que de bois et de pierre. La grosse (méga) lithe (pierre) fut utilisée partout où il fallait édifier une construction marquante, ostensible, durable et résistant au temps.

La fonction des pierres dressées et celle des alignements est inconnue ; les cercles de pierres étaient peut-être des aires de rassemblement mais on ignore ce qu’il s’y passait

Peu après – 5000 des ensembles mégalithiques apparaissent en Europe.

Un petit nombre de sites, remarquables par la préservation exceptionnelle d‘ossements […] attestent de pratiques funéraires complexes […] Elles reposent sur des catégories mentales différentes des nôtres (1).

Source  – D. Lavalette

 (1)  Masset Les dolmens. Sociétés néolithiques. Pratiques funéraires, errance 1993

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Description de l’allée couverte

Pour sa construction, nos ancêtres du néolithique final ont utilisé le granit local.

1. L’allée couverte et son contour

(pour mieux en visualiser les différentes parties et leurs dimensions, cliquez sur chaque photo)

La hauteur de ses orthostates (piliers) varie d’1 m à 1.40 m

Particularité de l’allée couverte de l’île-Grande : Elle est entourée  par des pierres (péristalithes) .

Les dalles de couverture ne reposent pas complètement sur les piliers (orthostates)

2. A-t-elle été recouverte ? Probablement !

Ces pierres servaient-elles à retenir de la terre (tertre) ou un ensemble composé de pierres et de terre (tumulus) ?

3. Une partie de l’allée couverte aurait-elle disparu ?

Selon Jean L’Helgouach,

“l’allée couverte est généralement divisée en deux parties d’inégale longueur par une dalle transversale séparant la chambre (cella) de l’anti-chambre (antecella).

L’antichambre ne peut être plus haute que la chambre. L’entrée est toujours située dans l’axe du monument. Comme tout dolmen, les parois latérales sont délimitées par des orthostates. Selon la longueur totale de l’édifice, l’allée est recouverte de une à plusieurs tables horizontales.”

Voci la description qu’en donnait Jean L’Helgouarch en

Elle comportait un vestibule, décrit par Jean L’Helgouach qui n’est désormais plus visible. Il prolongeait la paroi nord.

Il comportait deux dalles et un pilier qui rétrécissait le passage à 1 m de large. Un seuil transversal en barrait l’entrée. Source Wikipedia

En savoir plus…

Pour lire cette étude minutieuse  “L’allée couverte de l’île-Grande” Étienne Patte – Bulletin de la Société Préhistorique française (année 1918), cliquez sur le logo

Pour lire l’étude suivante “Inventaire des découvertes archéologiques” – page 219 et suivantes (Pleumeur-Bodou). Société d’émulation des Côtes du Nord -Tome L – 1912, cliquez sur le logo          

Bibliographie :

EUDES, O. Dolmens et Mégalithes de Bretagne. Paris : Watelet, 1981.

MARCHAT A, LE BROZEC Michelle. Les mégalithes de l’arrondissement de Lannion. Patrimoine archéologique de Bretagne. Rennes : LCB, Laboratoire d’Anthropologie Université Rennes I, 1991, p. 42-43.

L’HELGOUAC’H, J. Les sépultures mégalithiques en Armorique (dolmens à couloir et allées-couvertes. Thèse, Faculté des Sciences, Rennes, 1965, p. )

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Où sont passés nos mégalithes ?

Notes de Pierre STRNISTE

Les mégalithes ont subi, à diverses époques, des offensives de destruction et, de tous ceux qui furent construits aux temps préhistoriques, il n’en subsiste qu’un très petit nombre.

Par exemple, on ne retrouve plus aujourd’hui certains monuments signalés au siècle dernier sous le nom de «dolmens »:

  • Deux à Bringuiller en Pleumeur-Bodou – L. HARMOIS – Inventaire des découvertes archéologiques des C-d-N. (1912)
  • Un à Kerguntuil en Trégastel dans le même champ que les deux mégalithes encore visibles. – De la CHÉNELIÈRE – Inventaire des Monuments mégalithiques des C-d-N – Société d’émulation des Côtes du Nord (1880)
  • Un à Christ en Trébeurden – BERTHELOT DU CHESNAY – L’année préhistorique dans les C-d-N. (1904)

Quant au «dolmen» de Keryvon, il semble bien être, en réalité, ce qui reste d’une allée couverte partiellement démolie. – LE BOUFFANT «  Un dolmen peu connu à Pleumeur-Bodou (1972)

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Allée couverte ou dolmen ?

Elle apparaît, superbe, dès l’entrée du champ.

Pour ne pas la confondre avec un dolmen, deux principaux indices sont à repérer.

1er indice

Deux belles tables de couverture reposent sur des pierres droites (orthostates).

Cette première constatation permet d’affirmer qu’il s’agit d’une allée couverte « courte » (par opposition à l’allée couverte « arc-boutée »)

2ème indice

C’est l’emplacement de son entrée qui permet au visiteur de vérifier si elle mérite bien le nom d’allée couverte !

Un rapide tour d’inspection permet de constater qu’il est impossible d’y pénétrer latéralement.

A son extrémité

une belle entrée

incite à la visite.

 

L’entrée se situe dans son axe.

Description d’une allée couverte, donnée par J. L’helgouach

“l’allée couverte est généralement divisée en deux parties d’inégale longueur par une dalle transversale séparant la chambre (cella) de l’anti-chambre (antecella).

L’antichambre ne peut être plus haute que la chambre.

L’entrée est toujours située dans l’axe du monument.

Comme tout dolmen, les parois latérales sont délimitées par des orthostates.

Selon la longueur totale de l’édifice, l’allée est recouverte de une à plusieurs tables horizontales (tables de couverture).

Les allées couvertes apparaissent comme une évolution des dolmens : elles sont en général plus récentes et appartiennent au Néolithique final (fin de l’âge de la pierre polie).

En 1880, Gaston de la Chénelière dénombre, dans la commune de Trébeurden «trois dolmens » dont deux sont en fait des allées couvertes.

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Où se trouve l’allée couverte ?

Elle est près du point culminant de l’île-Grande, dans la partie nord.

Un île-grandais se souvient…

« Quand j’étais gamin (dans les années 60), un gars dormait sous le dolmen, il faisait les jardins. C’était un brave type, il devait s’appeler Yves Marie.

Il y en avait un autre dont j’ai oublié le nom qui avait ses 2 bacs et un troisième qui s’appelait Charlot ; il foutait la trouille celui-là ! »

Altitude, Latitude et longitude, n° de parcelle sont obtenus grâce à des outils du site

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La maison des naines

On l’appelle Ty-ar-C’horrandoned ou plus communément Ty Lia

(Dans le Trégor, les dolmens sont fréquemment appelés “Ty-Lia”).

Elle est, dit-on, habitée par les korrigans, petits lutins espiègles. On peut également y rencontrer bien souvent de très malicieuses petites créatures féminines

(Cliquez sur la photo ci-dessus, prise par une belle journée de printemps…)

4 500 ans d’histoire

Voilà 4 500 ans qu’elle règne, imperturbable, pas très loin  du plus haut point de l’île.

Elle a traversé les âges … presque sans encombre.

Presque sans encombre ?

Si, au fil des siècles, les mégalithes ont pu souffrir des intempéries, ils ont le plus souvent été endommagés par les hommes :

pillés pour les éventuels trésors qu’ils renferment,

détruits symboliquement (le culte aux pierres est sacrilège : dès 452, le concile de Nantes ordonne leur démolition ; bien plus tard, les mégalithes sont christianisés),

détruits en raison de la gêne qu’ils occasionnent aux cultivateurs dans leurs travaux agricoles,

récupération des pierres (dalles de couverture, orthostates, pierres des cairns) pour la construction, les murets, la voirie  …

– et même fouilles. Quatre campagnes de fouilles furent effectuées en 1866, 1868, 1909 et 1910.

Fouilles de l’allée couverte de l’île-Grande

Des fouilles pratiquées en 1866 ont mis à jour

  • quatre haches de pierre polie, de dimensions et de grains différents ;
  • des éclats de silex
  • des fragments de poterie noire,
  • des tessons décorés
  • un objet en fer ressemblant à une lame auquel adhéraient quelques taches de cuivre
  • un disque de bronze

« En 1868, la fouille fut reprise par Monsieur Cavan puis d’autres personnes ensuite.

Fouillé ensuite en 1910, sans méthode et sans expérience, par Monsieur A. Devoir, ce monument était menacé d’une destruction complète. Monsieur Léon Durocher protesta énergiquement contre l’auteur de la fouille dans le journal « Le Breton de Paris » le 30 octobre 1910, fit constater par M. E. Genest architecte, l’état du monument.

*Cette dernière fouille fait l’objet d’un article dans le « Bulletin de la Société d’émulation des Côtes-du-Nord – Tome L – 1912 (page 219)

 

En savoir plus…(beaucoup plus !)

 

Le Bulletin de la société préhistorique française offre une description minutieuse de l’’allée couverte de l’île-Grande” par Étienne Patte (année 1918) pages 540 à 546

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*Cette dernière fouille fait l’objet d’un article dans le « Bulletin de la Société d’émulation des Côtes-du-Nord – Tome L – 1912 (page 219). L. HARMOIS – Inventaire des découvertes archéologiques du département des Côtes du Nord

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Afin de le protéger,  l’état fait établir des inventaires et des cartes du patrimoine mégalithique et crée le statut de « monument historique ».

 

Le 23 janvier 1956 le classement  « monument historique » de l’allée couverte de l’île grande atteste de sa valeur patrimoniale.

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