Cette île est surprenante à bien des égards !
Même si nous la nommons « Canton » nous n’ignorons pas qu’« Aganton », « Agaton ou Agathon» (et bien d’autres) ont pu la désigner.
Tant de noms lui ont été attribués que nous allons tenter d’y voir plus clair ! E
Sa forme caractéristique
pourrait peut-être évoquer…
un oiseau !
ou un fantôme !
Elle tire aussi sa singularité des vestiges qui marquent son passé, de sa faune et de sa flore, de ses dunes, de ses galets…
Ce petit territoire de 22 ha en a beaucoup à conter d’autant plus qu’il y règne une atmosphère particulière.
À un peu moins de 500 m de l’ile-Grande, elle est accessible à marée basse, aux promeneurs et pêcheurs à pied.
Une plage de sable blanc accueille le visiteur et laisse deviner que, plus haut, l’accumulation de sédiments sableux a permis à la végétation d’investir tout le centre de l’île.
C’est à l’extrémité de ses trois pointes rocheuses que son socle granitique est mis en évidence.
Dans le Tome V de “Voyage en France, îles de la Manche et Bretagne péninsulaire“, Ardouin-Dumazet écrivait (à la fin du XIXème) :
Carrières abandonnées, excavations aujourd’hui remplies d’eau, bâtiments en ruine (forge et abris de carriers), vieux quai et restes de voie ferrée témoignent de l’importante exploitation de ce granit (depuis le 19ème jusqu’aux années 90). Les débris de taille laissés par les carriers sont témoins de ce passé.
Deux antiques croix de granit surgissent de la dune…
Les anciens se souvenaient qu’elles étaient encore au nombre de trois peu avant 1940.
Il n’en reste que deux mais on dit qu’elles se rapprochent tous les sept ans de la longueur d’un grain de blé… Hélas, le jour où elles se toucheront, ce sera la fin du monde.
La présence de ces croix attesterait qu’une chapelle dédiée à Saint André serait enfouie sous les sables dunaires… On y venait en pèlerinage pour obtenir la guérison des enfant atteints de la coqueluche.
L’île offre au promeneur le plaisir de découvrir la diversité de sa flore.
Sur la pointe nord-est, la traditionnelle bruyère cendrée* empourpre la lande du printemps à l’automne ; grand ajonc d’Europe*, prunelier*et fougères* peuplent quelques fourrés.
Le pourpier de mer* s’étale en haut de la plage. La dune mobile, juste au-dessus, accueille chiendent, oyat et panicaut maritime* (espèce protégée).
Les dunes fixées, celles de l’intérieur de l’île, sont peuplées de petites graminées : Sedum acre* et Thesium humifusum*, Fétuque rouge*.
Jonc maritime*, Osmonde royale* et Écuelle d’eau* se rencontrent dans la partie humide du centre de l’île.
Sur les cordons de galets au nord et à l’ouest de l’île s’est installée une espèce protégée, la crambe maritime*.
La loutre d’Europe* (mammifère protégé) s’y est installée
et, dans la partie ouest de l’île, aigrettes*
et hérons cendrés* trouvent un abri dans l’ancien bois de pins.
On peut y croiser renards et lapins Il y a quelques années, Canton a servi de refuge à deux sangliers fuyant une battue qui avait lieu sur le littoral !
*extrait d’un rapport de la znieff (Zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique)
Le milieu dunaire et la biodiversité de ce petit joyau île-grandais sont à préserver.
Les promeneurs doivent être prudents et tenir impérativement compte des horaires des marées pour s’y rendre et surtout revenir en toute sécurité.