Création, localisation et description
C’est au XVIe siècle qu’aurait été érigée une chapelle sur l’île-Grande si l’on en croit la gravure dans la pierre au-dessus de la porte de la sacristie “1563”
la Chapelle Saint Sauveur
« L’église actuelle a remplacé une chapelle jadis dans l’Ile Avalon et reconstruite à l’Ile Grande. » Voir le site “Infobretagne” à la page “Pleumeur-Bodou”). Elle fut nommée « Chapelle Saint-Sauveur » car dédiée à Jésus-Christ que les chrétiens qualifient de « sauveur du monde ».
- Qui a eu l’initiative de cette construction ?
L’emplacement choisi fut celui de l’ancien cimetière de l’île.
Voici ce qu’a écrit Pierre Strnisté
“Nous pouvons considérer que la famille de Penhoët (ou Cheff-du-Bois) est la fondatrice, au XVe siècle de la dernière Chapelle Saint sauveur. “
En 1858, lors de travaux dans la chapelle, un autel en pierre a été découvert sous l’autel en bois. Il portait un blason.
“… au cours de travaux dans cet édifice, l’autel de bois (qui recouvrait l’autel primitif suivant la mode introduite par les jésuites) fut démoli et laissa apparaître l’ancien autel (en granit rose de La Clarté) sur lequel était encastré un écusson (en granit bleu de l’île-Grande).
Cet autel se trouve aujourd’hui à la Chapelle Sainte-Anne de Trégastel, mais l’écusson en a été ôté.
L’ écusson représentait “d’azur au chevron d’argent accompagné de trois têtes de léopards d’or” et “d’azur à trois fasces de gueule“.
Il était entouré d’un collier, soit du Porc-épic, soit du Camail, ordres de chevalerie fondés l’un par le Duc de Bretagne, l’autre par le Duc d’Orléans.
A la suite de discussions (auxquelles Charles Le Goffic prit une part très active) et d’articles dans le “Fureteur breton”, ces armoiries furent identifiées par l’héraldiste E. de Bergeron comme celles d’un “Boiséon” (vraisemblablement Arthur de Boiséon, écartelées de celles d’un “Trogoff”.
NB- Les détenteurs d’une chapelle avaient plusieurs possibilités légales de marquer leur possession… dont celui d’y placer leurs armoiries… à l’autel.
2. Où était-elle située ?
« En suivant les rivages de l’anse méridionale, on atteint bientôt, près de Rucornic, l’église Saint Sauveur paroisse de l’île. Elle est sur un ressaut de terrain au pied duquel coule une fontaine E… » (Extrait de “Voyage en France « Îles françaises de la Manche et de la Bretagne péninsulaire » (Tome 5) Auteur ARDOUIN-DUMAZET – 1893-1899).
3. Une chapelle de style gothique
« L’édifice en croix latine était muni à l’ouest d’un clocher-mur* à deux logettes* surmontées de pinacles* » – Ardouin-Dumazet décrit la chapelle dans son ouvrage « Voyage en France « Îles françaises de la Manche et de la Bretagne péninsulaire » (Tome 5) – 1893-1899
La chapelle était surmontée d’un “clocher-mur” (photo ci-contre).
Celui-ci était percé de 2 logettes (compartiments) mais une seule d’entre elles abritait une cloche.
Les pinacles (sculptures en pierre) qui couronnaient ce clocher étaient de toute évidence ornés de fleurs comme le sont nos édifices religieux de style gothique de Basse Bretagne.
« L’église est une pauvre chapelle gothique avec des ex-voto* nombreux. »
Ex-voto* : « Goélette « Saint-Marc » 1850 (Objets, plaques placés dans une église, une chapelle, en accomplissement d’un vœu ou en remerciement.)
«Elle renferme de curieuses statues et un Christ en bois, naïvement sculptés et bariolés, œuvres sans doute, des tailleurs de granit de l’île.»
Le sol est recouvert de grandes dalles funéraires.
Au dehors, tout autour de la petite église dont la sacristie porte une inscription rongée laissant lire encore la date 1563, s’étend le cimetière rempli de grandes pierres tombales gravées.
En 1792, la chapelle reçoit le privilège de la Sainte Réserve* et on peut alors y donner la communion. (* La sainte réserve est le Saint-Sacrement conservé dans le tabernacle).
NB – Il faut remarquer que la paroisse de Pleumeur-Bodou n’est devenue commune qu’en 1790 !
En 1830, la cloche de Saint-Sauveur a été bénie le 22 novembre par Mr Le Feyer, recteur de Pleumeur-Bodou.
L’usage veut qu’une cérémonie religieuse soit consacrée à la cloche, en présence d’un représentant religieux, d’un parrain et d’une marraine. On dit « baptême », « bénédiction » ou « consécration » (si le rite des diverses onctions aux huiles saintes est accompli). Un nom est alors attribué à la cloche.
Dans la première moitié du XIXe siècle,
L’île-Grande qui fait partie de la commune de Pleumeur-Bodou et en dépend administrativement voit sa population ne cesser de réclamer que l’île grande devienne une paroisse à part entière.
En 1842, la municipalité accepte la demande mais doit en référer à l’autorité religieuse (Le concordat napoléonien de 1801 régissait, à l’époque, les rapports entre le gouvernement français et l’église catholique et ce jusqu’à la séparation de l’église et de l’état fin 1905). Aucune décision ne fut prise jusqu’au début du XXe siècle…
En 1858, des réparations permettent de découvrir, sous la vieille boiserie peinte de l’autel, un autre autel en pierre blasonné.
En 1878, les ossements des défunts retrouvés à Aval ont été déposés “dans une châsse” enterrée dans le cimetière. (Nous ignorons, pour l’instant, ce que sont devenus cette châsse etles ossements des tombes du cimetière.)
Au début du XXe siècle, la Chapelle est très endommagée par un incendie dû à la foudre.
La Chapelle sera remplacée en 1909 par l’église Saint Marc située au bourg de l’île.
Que reste-t-il de la Chapelle et du cimetière ?
Partons à leur recherche !